Un écureuil et un grand chien danois
Etaient bons amis
Au point qu’ils voyageaient ensemble
La nuit les surprit dans un bois
En ce lieu point d’auberge
Le chien se loge dans le creux d’un vieux chêne
L’écureuil se niche plus haut sur une branche
Les deux amis se disent bonsoir
Vers minuit un renard lève le museau
Voit l’écureuil sur un rameau
Il le mange des yeux
Humecte sa langue
Ne pouvant monter jusqu’à lui
Il faut le convaincre de descendre :
« Ami pardonnez je vous prie
Si de votre sommeil j’ose troubler le cours
Je me présente je suis votre cousin germain
Votre mère était soeur de feu mon digne père
Il m’a tant recommandé de chercher son neveu
Pour lui donner moitié du peu qu’il a laissé
Je ne peux monter jusqu’aux lieux où vous êtes
Descendez mon frère pour un embrassement
Qui comblera le doux plaisir
Que mon âme ressent »
L’écureuil avait reconnu le renard patelin
« Je meurs d’impatience de vous embrasser cousin
Mais je voudrais d’abord que vous fassiez connaissance
De mon plus fidèle ami »
Le renard se pourlèche les babines
Croyant en manger deux pour le prix d’un
Il frappe au trou du chien
Je vous laisse imaginer la suite
La double morale de cette histoire
Est qu’il n’est pas inutile
D’avoir un bon ami
Et qu’il est souvent facile
De tromper un trompeur