L’oiseau qui porte le tonnerre
Banni du céleste séjour
Par une cabale de cour
Vint errer dans les bois
Malade de la maladie
Que laisse après soi la grandeur
Un vieil hibou du creux d’un hêtre
L’entend gémir se met à la fenêtre
Les aigles sont polis quand ils sont malheureux
Il écoute le hibou
Il le félicite d’être l’oiseau de Minerve
Le confondant avec une chouette
Le hibou continue :
« Je me suffis et j’aime le silence
Je n’ai pas de rivaux
Si quelque étourneau bavard
Quelque méchante pie
M’aperçoit en plein jour
Aussitôt leurs glapissantes voix
En appellent au meurtre
Je garde mon sang-froid et je disparais
Je m’abstiens et je supporte
Au nom du travail et de la paix
J’ai le vain désir d’être oublié »
L’aigle reprend :
« Je souhaite sur ce seul point
Que l’amitié trompe ta sagesse »