Jean -Pierre Claris de Florian, connu sous le nom de Florian, écrivain de la fin du XVIII° siècle :
Et voilà que je suis arrivé au terme de l’entreprise : je propose sur mon blog l’intégrale des fables de Florian, soit un prologue ( « la vérité et la fable » ) et 109 fables. Ma femme Régine m’a offert au mois de novembre une belle édition du XIX° siècle illustrée par Grandville. J’avais l’intention d’en tirer quelques translations d’autant plus que Florian est généralement sous-estimé au point d’en être oublié. C’est le jour de noël que j’aie translaté le prologue, j’ai continué dans l’ordre, au mois de janvier la machine s’est accélérée. Je ne pensais plus qu’à Florian. Je suis content d’avoir mené à bien cette opération, Florian, le meilleur fabuliste français après La Fontaine, la méritait. Florian, c’était pour moi un souvenir d’enfance. J’avais peut-être huit ans quand ma mère m’a offert une petite édition enfantine comprenant une douzaine de fables. J’en gardais un souvenir enchanté, en particulier de l’aveugle et du paralytique. En me relisant je juge que la grande majorité des fables valent le détour.
Rappelons que les fables 102 et 103 sont publiées deux articles après celui-ci.
Mon procédé de translation consiste donc à respecter, traduire, adapter, moderniser. Par rapport à Florian je n’étais pas tenu par les règles de versification du XVIII° siècle, en particulier la rime qui devient de ce fait un accessoire de qualité. Dans l’ensemble j’ai réduit le texte, parfois de beaucoup. En quelque sorte, j’ai fait le contraire de La Fontaine par rapport au fabuliste latin Phèdre. Là où il explique qu’il a fait compliqué ne pouvant plus faire simple après Phèdre, j’ai essayé de faire simple tout en gardant la saveur originale, surtout chez les animaux. J’ai abandonné dans une large mesure la ponctuation. J’ai gardé les morales de Florian sauf dans quelques cas où elles me paraissaient trop simples, répétitives, voire fatalistes comme l’indique son « toujours » au septième vers de son épilogue :
Je donne intégralement l’épilogue écrit par Florian :
« C’est assez, suspendons ma lyre,
Terminons ici mes travaux.
Sur nos vices, sur nos défauts,
J’aurais encor beaucoup à dire;
Mais un autre le dira mieux.
Malgré ses efforts plus heureux,
L’orgueil, l’intérêt, la folie,
Troubleront toujours l’univers :
Vainement la philosophie
Reproche à l’homme ses travers;
Elle y perd sa prose et ses vers.
Laissons, laissons aller le monde
Comme il lui plait, comme il l’entend;
Vivons caché, libre et content,
Dans une retraite profonde.
Là, que faut-il pour le bonheur ?
La paix, la douce paix du coeur,
Le désir vrai qu’on nous oublie,
Le travail qui sait éloigner
Tous les fléaux de notre vie,
Assez de bien pour en donner,
Et pas assez pour faire envie ».