Mesdames des Roches, la mère et la fille, brillèrent à Poitiers au XVI° siècle. Nous publions la translation d’un poème de la fille, Catherine :
Rien n’est plus différent que le sommeil et la mort
S’ils sont issus de même parenté
L’un sert l’autre fait grand dommage
Une mortelle froideur descend du cerveau
Une fièvre brûlante étreint l’esprit
L’une fait le sommeil l’autre est le trépas
Le sommeil sème roses et lys
Sur une face plaisante
La mort les ensevelit dans l’horrible crevasse
Un soleil aux mille zéphyrs caresse le dormeur
La mort ternit la bouche la plus vermeille
Le soleil donne la vie
Le sommeil empêche qu’elle soit ravie
La mort ronge au suaire en la bière en la terre
Corrompt les nerfs la chair les os
O bienheureux sommeil abaisse la paupière
De ma mère et la mienne le temps nécessaire
Pour le retour du soleil
Le hideux cauchemar ne m’épouvante pas
Parce que je ne le connais guère
L’ombreuse nuit étale sa puissance
Ses superbes pavots fleurissent à son gré