Jean-Baptiste Chassignet fut poète juste avant 1600 :
Ce qui semble périr change seulement
L’été passe-t-il ? L’an prochain le ramène
La nuit noircit-elle ? La lumière prochaine
Redore soudainement l’azur du firmament
Tout tombe et tout remonte Tout change
Je vis un jour le temps la faucille à la main
Les ailes derrière précipiter son train
Je vis le trépas consumer en poussière
Celui qui le matin fleurissait de jeunesse
Vers le soir grisonnait de vieillesse
Il tint en un jour l’hiver et le printemps
Ses espoirs sont passés comme passe le temps
L’homme frêle et caduc change de douleur
Pour éteindre au tombeau sa vitale chaleur
Les hommes naissent vivent et meurent mécontents
L’homme n’est pas ce que tu vois de lui
Il ne sait pas renaître Ce n’est pas un phénix
Notre vie est une bulle molle un mensonge frivole
Un songe sans pouvoir un tourbillon de fumée
L’animal aime son environnement de naissance
L’homme seul préfère un long bannissement