Nicolas Rapin fut honnête dans la seconde moitié du XVI° siècle :
Vivez heureux mes gentilshommes
En paix en joie et en santé
Estimant vos rondes pommes
Plus que de grosses sommes
Vous n’avez pas obtenu d’un prince
De gouverner quelque province
Vous ne cherchez pas l’artifice
Pour voler un bénéfice
Contre la raison et la loi
Vous ne moquez pas l’étranger
Vous ne tâchez pas à vous venger
Par trahison déloyale
D’un compagnon qui vous égale
Vous n’êtes pas auprès des dames
A danser et faire la cour
Vous ne sentez pas les flammes
Et l’ennui dont ces pauvres âmes
Sont tourmentées nuit et jour
Vous ne prenez pas la peine
Chaque jour de la semaine
De changer de velours et de satin
Vivez sains et joyeux cent ans
Francs* du malheur des autres hommes
Et des factions où nous sommes
En un si misérable temps
Puissiez-vous laisser en vieil âge
Vos enfants sans dissension
* « Francs » signifie « Libres »