J’ai eu l’envie brusque de rendre hommage à ce texte du XVI° siècle, publié sous une forme légèrement différente le 5/2/2014, parce que dans l’ensemble il me parait d’actualité. Il me semble dommage qu’on ne parle plus de sagesse et guère de vertu. L’auteur, monsieur de Pibrac, était un éminent juriste :
Avec le jour commence la journée
Loue le travail et passe ainsi l’année
L’univers est une cité ronde
Pour le plus petit comme le plus grand du monde
Y a-t-il un nombre infini d’idées ?
Que ta volonté soit le moule des choses nées
Pour mieux tromper le méchant imite
Le langage des gens de bien
Le malheur est le lot de tous les hommes
Seul le sage est exempt de ses lois
Las en est-il au siècle où nous sommes ?
Le sage est libre enferré de cent chaînes
Il est le seul riche n’est jamais étranger
Le sage sait seul ce qu’il a mérité
Et ne l’attend de personne hors de soi
On ne peut parler beaucoup sans mensonge
Ou pour le moins sans quelque vanité
Parler peu convient à la vérité
Beaucoup à la fable et au songe
Ris d’un monde qui n’est que vanité
Mais pleure aussi par pure humanité
Ne va pas à la cour pour dire ce que tu penses
Respecte la communauté dans laquelle tu es né
Ainsi que celle qui t’a accepté
C’est l’état moyen qui est le plus durable
Plus on sait plus on sait qu’on ne sait pas
Jamais la vertu n’est présomptueuse