Le fabuliste inconnu ( 69 )

Deux ormeaux poussaient côte à côte
L’un immense l’autre débile
Le grand dit au petit :
« Ressens-tu ma bienfaisance ?
Grâce à ma protection
Tu croîs à l’abri du danger
Tu ne redoutes pas la violence du vent
N’ai-je pas droit à ta reconnaissance ?
Donne moi un baiser ! »
« Non mais, ça va pas la tête ?!
Tu m’as ôté le soleil
Tes racines ont absorbé
Les sucs dont j’avais tant besoin…
Seule est vraie ta vanité
Ta bonté est feinte »
Un jardinier déracina le malingre
Et le transporta à l’air libre
Il ne supporta pas la brise
La liberté est un immense bienfait
Un bienfait risqué