Le fabuliste inconnu ( 150 )

Une abeille sermonnait un papillon :
« Vas-tu jusqu’à ta mort
Eparpiller une vie oisive et oiseuse
Ta vie vagabonde
Aux quatre coins du monde ?
Sans aucun souci de l’avenir ?
Quant à moi je suis le modèle
Du travail assidu
Toujours fidèle à ma ruche
Et à mon petit peuple »
Le papillon répondit :
« Je suis l’esprit dégagé des liens terrestres
Emeraude vivante diamant volant
Symbole charmeur de l’âme voyageuse
Je vole à mon gré de fleur en fleur
Quand la mort met un terme
A ma vie insoucieuse
Je rêve encore d’amour et de plaisir
A la muse poétique je ne demande rien d’autre
Que la muse elle-même »
Vivons et laissons vivre !