L’histoire humaine nous enseigne la beauté des grandes oeuvres et la bonté des efforts tenaces pour vivre. Elle nous apprend aussi l’horreur répétée des massacres, des menées humaines-anti-humaines.
L’histoire est le coeur de la philosophie, elle est la philosophie même au sens antique de recherche de la sagesse et non au sens moderne de superficialité abstraite. Il faut être bien sage pour supporter les horreurs de l’histoire.
Face à ces contradictions le fanatisme est la pire des absurdités. Seul en profondeur compte le doute méthodique susceptible de prendre bien des formes, de la plus scientifique à la plus existentielle.
Face au fanatisme islamiste il n’y a d’autre solution que la lutte à mort comme je l’écrivais le 12 août 2014. La très remarquable unité du peuple français après les assassinats terroristes des 7, 8 et 9 janvier 2015 est un exemple réconfortant pour l’avenir. Rien n’a manqué dans une étonnante spontanéité populaire, empreinte d’une grande dignité, les larmes devant l’ignominie des meurtres aux dépens de dessinateurs, le slogan : « Je suis Charlie », sans compter « je suis flic », « je suis juif »…
Il faut dire que la liberté d’expression est la liberté la plus tangible, la dimension la plus vivante dans la triade républicaine : « Liberté, égalité, fraternité ».
« Je suis Charlie », nous sommes Charlie, nous devons continuer à être Charlie pour le rire de la raison.
Comme je le disais il y a longtemps déjà, il n’y a pas de telle chose comme le prétendu « choc des civilisations ». Le concept contemporain de civilisation est du XX° siècle, illustré par des auteurs comme Toynbee ou Braudel. Il est complexe. On ne sait même pas combien il y a eu de civilisations. Il s’agit d’une abstraction utile. Il n’y a pas de choc des abstractions sinon dans l’abstraction virtuelle.
On peut même faire l’hypothèse d’une stratification des phénomènes de civilisation. Il est possible que sous la diversité des civilisations existent des soubassements particuliers, africain, eurasiatique, extrême-asiatique.
Dans la réalité concrète on rencontre des cultures, au sens ethnologique du terme, qui s’opposent facilement sur des détails de rites divers.
Mais face à l’islamisme radical il y a bien un combat de Civilisation, civilisation au sens du XVIII° siècle. C’est la Civilisation contre la barbarie, la plus inepte, la plus effrénée, la plus monstrueuse, la plus in-humaine.