Les fables de Fabre 29

Un innocent aperçut un sage
Qu’on disait stoïcien
Celui-ci retiré des misères du monde
Ne vivait que pour son jardin
Ce jour-là il taillait coupait émondait
L’innocent lui demanda pourquoi
Se livrait-il à cette tâche ingrate
« J’ôte le superflu
Le reste de la plante en profite d’autant
La nature est reconnaissante
A ceux qui prennent soin d’elle »
L’innocent enchanté rentra dans son propre jardin
Une véritable jungle
A son tour il coupa il tailla il tronqua
A toute heure en toute saison
Sans discernement sans raison
Il ne posséda bientôt qu’une friche un terrain vague
Les meilleurs leçons peuvent être mal entendues