L’Idée

Heureux sont ceux qui vont l’idée au front, comme le suggérait le poète, Jules Laforgue.
Mais il y a idée et idée. Certaines idées sont criminelles et d’abord dans le refus de l’idée de l’autre, de l’idée autre.
Les idées valides ont des statuts très différents, de l’immanence à la transcendance.
Bergson suggérait que chaque philosophe a une idée qu’il passe sa vie à essayer d’exprimer, sans jamais y parvenir.
Quelle est mon idée alors même que je ne suis pas philosophe, au mieux un philosophe refoulé, en tout cas pas un philosophe professionnel ?
Certains l’ont deviné, mon idée c’est l’Histoire, toutes les histoires, de la plus immense à la plus minuscule… Sur un plan philosophique traditionnel l’inspiration première n’est pas Bergson avec le respect que je lui dois, l’ayant lu à dix-sept ans, mais Héraclite, tout est temps, donc histoire, Empédocle, tout est contradiction, la contradiction essentielle se situant entre la concorde et la discorde, pour ainsi dire entre l’amour et la haine…
Je suis parti de l’obsession de l’unité que je devais philosophiquement à Spinoza ( qui explose existentiellement et conceptuellement, au contact de l’Histoire, mon histoire personnelle, l’histoire humaine, l’histoire cosmique ) pour revenir philosophiquement aux fondateurs, aux fondements que j’ai trouvés chez les Pré-Socratiques, sans m’interdire de beaux voyages philosophiques…
Donnons un exemple d’un tel voyage : j’ai souvent avancé l’idée que l’être humain fabrique sa propre vie en étant un « homo faber », un homme forgeron, industrieux, travailleur, donc en partie artificiel. Ce côté artificiel se retrouve dans la conclusion donnée par Hobbes à sa pensée : « Let us make man », « Fabriquons l’homme ».