L’être humain est un animal socialement modifié. Il en a tiré beaucoup de qualités, voire des vertus, et des défauts, voire des vices. Les vertus principales sont artificielles, nécessitent une discipline, un apprentissage. Les vices aussi.
Les principales caractéristiques gardent quelque chose d’animal. L’animal laissé à lui-même dans l’être humain devient bestial.
J’ai tous les défauts du monde, mais je les garde à petit feu. Je suis radin, colérique, hypocrite, narcissique… Mon travail principal consiste à dissimuler ces déficiences de mon petit être, autant que faire se peut, à l’exception de mon défaut principal, la paresse, impossible à cacher et qui trouve chez moi une complaisance coupable.
Le seul aspect positif que je vois à ma paresse est qu’il me contraint à une forme d’intelligence pour réparer en partie les dégâts.
Tous les défauts, à condition de rester mineurs, ont un aspect positif : ils me lient à l’humaine condition et me contraignent à la tolérance.
Certains de ces défauts sont l’envers de qualités. Ainsi l’hypocrisie provient de mon rôle d’acteur sur la scène du monde ( hypocrite signifiant acteur en grec ancien ). Elle accompagne nécessairement la politesse ( une grande vertu ), la tolérance…
Le narcissisme, en dehors de son simplisme, signifie aussi que je m’efforce d’exister par moi-même, en contact avec les autres et la société. J’essaie en particulier de penser par moi-même.