Un immense serpent régnait
Sur les terres émergées
Antilopes, daims, chevreuils bien sûr
Mais aussi tigres et lions
Etaient sa proie
Les temps passèrent
Les mammifères prirent de l’assurance
Le serpent perdit de sa superbe
Ce fut à son tour d’être pourchassé
Notre serpent se convertit
A la religion nouvelle
Il se rabattit sur les moutons les lièvres
Et même les écureuils
Dont l’un osa lui adresser la parole :
« Je te croyais changé ! »
« Oui, bien sûr; mais est-ce ma faute
Si les moutons sont des séditieux
Les lièvres des factieux
Et tous les écureuils des traîtres ? »
Notre temps est rempli de faux pénitents
Ils changent de peau mais pas de nature
Les serpents restent des serpents