Trois chevaux malades
Se retrouvèrent à l’hôpital vétérinaire
Tout en mangeant du foin
Ils se firent des confidences :
« Moi, je fus un artiste fameux
Ma spécialité les sauts périlleux
Je ne craignais ni les pétards
Ni les feux d’artifice »
« Moi j’ai ma vie durant été
Au service des altesses
J’ai même sur mon dos
Porté une fois un roi »
« Moi je n’ai eu ni talent
Ni maître prestigieux
J’ai servi des manants
De pauvres gens
Qui ne m’ont pas épargné les coups
Mais à qui j’ai rendu bien service
Attelé à une charette
J’ai transporté leur foin leur fumier
Leur récolte et toute la famille
Je ne suis pas aussi honorable que vous autres
Mais j’ai été bien utile »
Le premier reprit :
« De toutes manières notre mort prochaine
Nous mettra à égalité »