Une outarde qui paisiblement
Mouillait ses larges pattes dans un ruisseau
Aperçut au loin un aigle haut perché
« Pourquoi ne monterais-je pas
Aussi haut que cet oiseau
Au bec crochu ?
J’ai comme lui des plumes à mes ailes »
Son vol lourd l’oblige à sauter d’arbre en arbre
Enfin toute essoufflée
Elle est proche de l’aigle
Celui-ci heureusement repu
Lui parle poliment :
« Ma commère, ne voyez-vous pas l’orage
Qui approche ? »
C’était en fait une tempête
Que l’aigle domine aisément
Tandis que l’outarde est jetée sur un roc
Pantelante et meurtrie
Amis, ne confondez pas l’aigle et l’outarde
Sous prétexte que personne
Ne veut être outarde