Le fabuliste méconnu ( 31 )

L’almanach de l’année passée
Se plaignait : « J’étais consulté
Plusieurs fois par jour
Maintenant personne ne me regarde »
L’almanach de l’année répondit :
« Mon pauvre ami tu n’es pas de ce temps
Et le tien est fini
Mais, rassure-toi, le mien finira bientôt
Et je te rejoindrai sur ton lit de poussière »

Tout change tout passe
Ne pas être de son temps c’est ne pas être

Un homme qui a cessé d’être utile
Ne rencontre que des ingrats

Vieux serviteurs anciens soldats
Amants trompés beautés passées
Vous êtes de vieux almanachs