Le fabuliste méconnu ( 35 )

Sur le gazon humide d’une forêt obscure
Un serpent venimeux et fier de l’être
Déroulait à loisir ses anneaux tortueux
Quand il aperçut un hérisson et une tortue
Cheminant de compagnie
Aussitôt il se dresse il se gonfle
Montre sa langue bifide
Attaque la tortue
Qui se cache en elle-même
Le serpent mord en vain
La toiture écailleuse
Il se rabat sur le hérisson
Qui n’est plus qu’un ballon
De pointes hérissé
Le premier coup de dents
Est aussi le dernier
La langue déchirée et la gueule sanglante
Le fier serpent s’enfuit

Certains pensent qu’il ne suffit pas de se défendre
Qu’il faut pouvoir contrattaquer
Sinon le serpent serait toujours là