Un artiste singulier exposait
Un automate à deux visages
L’un avait un air capable impérieux
Le corps se cambrait en arrière
Le regard était dédaigneux
Il tendait un faux billet de banque
Le prenait-on le robot
Pivotait sur lui-même
N’offrait qu’une face blême
Pliait le dos en arcade
La bouche pincée
Le regard rempli d’humilité
Il tendait la main comme un mendiant
« C’est Janus » dit une écolière savante
« Les deux faces de la vie » un esprit sentencieux
« La guerre ou la paix » un vieux monsieur
« La fortune ou l’infortune » une esclave de la mode
« Le politique qui demande beaucoup
Et paye en fausse monnaie » un citoyen de base
L’auteur de l’automate vint expliquer que pour lui
Sa création exprimait l’homme de partout
Moyen et vulgaire
Humble et rampant s’il a besoin d’autrui
Dur et superbe si l’on a besoin de lui
Je laisse chacun d’entre vous juge !