Dans le Nord autrefois
Les combats de coqs étaient fréquents
Les animaux étaient armés de l’éperon de guerre
L’un d’eux par l’acier traversé
Tombé sans haleine
N’en pouvant mais
Poussait encore un son plaintif
Deux luttaient encore
Sous les cris des parieurs surexcités
Leurs poitrails sanglants
Se heurtaient avec rage
Leur éclatant plumage voltigeait
Ils s’enlacent s’étreignent de leurs ailerons
D’un sang noir et épais se teignent les éperons
Les deux coqs ne sont plus qu’une masse de plumes
Immobile muette
Elle tressaille se sépare
L’un des combattants tombe inanimé
L’autre remue sa crête pantelante
Bat le sol de son aile mourante
Les juges le proclament vainqueur
Il expire
Son maître s’empare des enjeux
Court au cabaret boire fumer et rire
Combien de braves soldats ont combattu pour la gloire
Et sont morts dans l’oubli ?
Combien sont morts pour une cause
Qui n’était pas la leur ?