Le fabuliste méconnu ( 100 )

Deux chiens s’étaient pris de querelle
Sans que l’on en sache la raison
ils se montraient les dents
S’aboyaient l’un sur l’autre
Les chiens de tout le quartier
Arrivèrent à la rescousse
Tout fiers de participer au combat
Dogues braques griffons jusqu’aux bassets
Dans un tintamarre à ne plus s’entendre
Les gueules ouvertes les museaux pourfendus
Les peaux éraillées les oreilles sanglantes
Témoignaient de l’âpreté d’un combat sans raison
Les deux belligérants avaient fui
Leur courroux aussi

On se bat parfois sans motif raisonnable
Pendant que d’autres se mettent à table