Le fabuliste méconnu ( 117 )

Deux ânes marchaient vers la ville
Sous une chaleur extrême
Le premier était lourdement chargé
Le second ne portait que son bat
Il riait de son pote
Faisait le brave et le héros
Dans un village un marchand forain
Lui imposa un lourd bagage
Il sentit à son tour le poids de la chaleur
La longueur de la route et du temps
Il poussa contre le sort des plaintes plus amères
Que le copain dont il raillait la fatigue et la douleur

Nous sommes peu touchés par la misère des autres
Il n’est point de malheur égal au nôtre
Nous avons le coeur moins tendre que la peau