LE FABULISTE MÉCONNU ( 132 )

Une corneille se plaignait à l’hirondelle :
« J’entendais hier un pastoureau
Regretter ton départ
Et m’appeler vilain corbeau
Qu’as-tu donc de si beau ?
Nous avons le même plumage
Tu es plus petite j’en conviens
Tes ailes sont plus effilées
Mais ta chair comme la mienne ne vaut rien »
« Je n’y peux rien si mon arrivée
Signifie le printemps
Si le préjugé fait de toi mon pauvre ami
Un oiseau de mauvais augure »

Méfiez-vous des préjugés
Eux sont de mauvais augure