Hasards et hypothèses

On croit volontiers que l’Histoire s’est déroulée comme elle le pouvait, comme elle le devait, qu’il n’y avait pas d’autre solution. Il s’agit d’une erreur rétrospective, d’une erreur fataliste.
Nous observons certes beaucoup de contraintes historiques à commencer par les géographiques, mers, continents, climats, reliefs, sols, rivières … Ensuite nous avons des déterminations structurales, du genre modes de production, formes politiques, idéologies, formes de parenté, modes de communication…
C’est dans l’agencement de ces diverses instances sociales que le problème se pose, du hasard et de l’hypothèse. Il s’accentue au fur et à mesure qu’on se rapproche du concret, du détail qui SEUL IMPORTE DANS L’HISTOIRE HISTORISANTE, la seule qui compte.
Même si nous avons affaire, comme d’habitude, à un déterminisme parfait, il y a tellement de déterminations, de causalités, que nous sommes contraints en fin de compte de constater simplement ce qui existe, ce QUI S’EST RÉELLEMENT PASSÉ.
AJOUTONS QUE LES CONCEPTS DE BASE en histoire sont loin d’être aussi élaborés que dans d’autres sciences. La confusion règne. De plus notre conceptualisation a jusqu’à présent ignoré le psychologique et le biologique pour nous contenter du social, certes aussi fondamental que les autres.
Rappelons que toutes ces dimensions se mêlent et s’entremêlent historiquement. Au bout de nos analyses tout reste à prouver. Nous avons la chance que l’être humain soit dans une mesure croissante un animal artificiel. Contrairement à ce qu’on pouvait espérer, nous avons du mal à nous retrouver entre tous ses artifices.