Epitomé 2

La véritable histoire de ma philosophie :
A onze ans j’ai décidé que je serai professeur d’histoire. Cette discipline était la seule où j’avais de bons résultats peut-être parce que l’enseignante était la seule à me rappeler mes chères institutrices alors que j’étais perdu entre les enseignants.
J’ai pensé avec appréhension que je n’étais doué que pour une matière de mémoire. J’ai gardé cette attitude pendant ma scolarité sauf que j’ai rétabli ma position dans les autres matières. Je me suis passionné pour une nouvelle venue, la philosophie, sans abandonner mon projet originel.
Je pense qu’il s’est produit un phénomène de surdétermination. La première détermination est historiquement exacte, mais elle n’est que conjoncturelle. S’y ait ajoutée en profondeur une seconde dimension, ma véritable vocation historique.
D’où vient-celle-ci ? Je ne sais et je ne le saurai peur-être jamais. D’elle provient ma vision du monde spatio-temporelle que j’ai appris beaucoup plus tard à faire remonter à Héraclite.
Cependant, pour éclairer mon contexte personnel, l’année du bac, 1955, j’avais des idées de gauche suffisamment affirmées pour adhérer à la S.F.I.O. ( Section française de l’internationale socialiste ), l’ancêtre du P.S. actuel, Mon raisonnement était qu’il était nécessaire d’adhérer à un parti politique pour participer à la vie publique, pour être un citoyen à part entière. La deuxième partie de ce raisonnement était que je voulais être le plus à gauche possible sans tomber dans le gauchisme groupusculaire ni dans le stalinisme du parti communiste pourtant quasiment à son zénith.