Dans mes années studieuses j’ai lu beaucoup de choses. Je n’ai pas oublié Lavelle, Brunschvig, Renouvier…
J’ai pris contact avec le stoïcisme et l’épicurisme, les grandes doctrines morales de l’Antiquité.
Mon amour de la loi tant naturelle qu’humaine m’a fait apprécier le stoïcisme. J’ai aimé le manuel d’Epictète. Je n’en suis pas devenu tellement stoïque.
Je suis spontanément panthéiste, ce qui m’a fait croire à moitié dans le grand Etre du premier stoïcisme.
Un problème légué par les stoïciens me turlupine : une faute vénielle, mais radicalement opposée à la logique doctrinale, n’en devient-elle pas mortelle ?
Par exemple un petit mensonge ?
J’étais indulgent pour les épicuriens divers qu’on rencontre en particulier dans la tradition française. Je dirais même plus qu’indulgent.
Je ne comprenais guère Epicure, sa logique profonde. Ce n’est que tardivement que je crois l’avoir comprise. La discipline du plaisir chez le maître n’a rien à envier à la discipline de la loi chez les stoïciens. Il faut prendre au sérieux sa recherche des plaisirs naturels, simples, nécessaires. A notre époque Epicure serait écolo.
La vraie doctrine d’Epicure, je l’appelle épicuriste, loin des facilités des épicuriens, bien agréables le plus souvent.
Pour compléter ce début d’analyse, je dirais que spontanément je me sens plus proche de la logique globale, holistique des stoïciens que de la logique atomistique d’Epicure, cependant plus favorable à l’individualisme.