Le doute est douteux. Il se mêle de tout et ne mène à rien. Le doute doit donc être raisonné.
Le doute est second. On affirme d’abord, on doute ensuite.
Pourquoi douter ? Parce qu’on n’est sûr de rien.
Bien sûr je ne doute pas sérieusement de mon existence. Mais justement, si je doute, c’est que j’existe. Je doute, donc j’existe.
Mais, si j’existe, il faut bien que je sois. L’existence est selon moi une traduction de l’Etre.
Je doute de toutes ces formules. Le doute ne s’arrête jamais. Je ne parle que par hypothèses.
Cependant il faut agir. L’action, si elle ne supprime pas le doute, le met entre parenthèses.
Pourtant le doute subsiste contre vents et marées. Il en arrive à un point tel que je suis tenté de dire : la seule chose que je sais, c’est que je ne sais rien. Formule que je dois à Socrate, un autre de mes maîtres.
Je ne sais rien. Mais je vis, je me débrouille. A défaut de savoir, je connais quelque chose. Le doute est nécessaire pour me faire avancer à mes risques et périls. Il s’agit du doute méthodique à la base de toute recherche scientifique sans compter la multitude des découvertes techniques.
Le doute est aussi multiple que l’être humain lui-même. Il peut être affectif, dépressif. Il peut être à la pointe de l’esprit. Il peut être la pointe de l’esprit lui-même.