Le doute, bien conduit, mène à l’humour, devient humour. La vie est humour sans le savoir. L’humour est un comble de conscience qui révèle ce que tout le monde sait sans le savoir.
L’humour sait ce que nous devrions tous savoir : que nous ne tenons pas grand-chose, que nous aurions un grand intérêt à être modestes.
L’humour, dans sa délicatesse, passe nécessairement par le subconscient. Personne ne domine le subconscient. d’où le triste spectacle de ces gens qui se croient drôles alors qu’ils ne sont que sales, agressifs, prétentieux, obsédés par le sexe ou la merde, bêtes…
Le mieux est encore de reconnaître qu’on manque d’humour, ce qui est malheureusement le cas de votre serviteur.
Historiquement l’humour le plus important par le talent et la profondeur me parait être l’humour juif, né en Europe orientale. Il ne faut pas négliger l’humour britannique, en dépit de ses aspects officiels, et encore moins l’humour belge, né dans un petit pays, adepte fréquemment de l’auto-dérision…
En France, nation arrogante, l’esprit régnait encore du temps de Sacha Guitry, pas l’humour. L’esprit qui se raille de l’autre alors que l’humour se moque de lui-même.
Un comble éternel d’humour ? : « La seule chose que je sais est que je ne sais pas », variante sur la pensée de Socrate, le Socrate qui ne sait rien.
Ajoutons : « Je pense, donc je ne suis pas ». Ou encore : « Je panse, donc je suis »
Humour ? : « J’erre, je pleure pour penser, dans quel état j’erre ? »
L’humour n’est pas tenu d’être drôle, ni de respecter la syntaxe.
L’humour peut être étrange, loufoque… et même « l’anche du bizarche »… Il finit par toucher au « non-sens », l’ange du bizarre.
Moins absurde : « Je lis et je lie, je relis, je relie, c’est ma religion »…
Perle d’humour italien : « je sais ce que je suis » ( Vittorio de Sica, dans « Pain, amour et … ). Je suis qui je suis et non ce que je suis ? Ceux que je suis ??
Cerise sur le gateau : « Je suis moi, je viens de chez moi et j’y retourne » ( Pierre Dac ).
« Je ris, donc je suis ». Que signifie « Je suis ? » : « J’existe ? », « Je suis une essence ? » ou, en anglais, « I follow ? »