L’aube monte
Une tombe s’ouvre
Un vivant ravi en sort
Il s’ébroue et frétille
Il se regarde dans un miroir
Il a mauvaise mine
La nuit a été trop longue
Je replie avec soin mon suaire
Mes os l’argile qui me tient lieu de chair
Tout en moi frémit
Je plonge mon regard dans le ciel radieux
Mon âme confinée dans ses cauchemars
S’ouvre au sourire
Le lion et le loup
Ont cessé de briller
Dans le ciel argenté
Une seule chose les unit
Leur peur du serpent
La terreur répond :
Les temps sont révolus
La joie est pervertie
Les légions étoilées
Ne sont qu’étendues désertes
Ma loi est de pierre
je déchire les livres
Les abîmes sont sans fond
En apparence
Ils se réduisent à leur source
La joie ardente
Elle fait éclater les toits de pierre
Les déserts fleurissent
La vie fait de la vie son délice