L’oracle prononça sa prédiction :
L’enfant devenu grand et fort
Sortira de la Montagne
Pour rejoindre les siens
Dans la Plaine
Il y retrouvera les serpents
Qui ont tué sa mère
Ils enserreront sa taille
Couvriront sa tête
Pénétreront ses entrailles
L’enfant devenu un géant
Plongera dans la mer des douleurs
Et tuera les serpents
Sauf ceux des entrailles
Avec une pierre tranchante
Il s’ouvrira le ventre
Y plongera les deux mains
Et étouffera le dernier serpent
Délivré il approchera de l’abîme
Et lui tiendra ce discours :
« Oh grand abîme désolé
Je vois désormais la Séparation
Qui se cache en ton sein
Et qui ne demande
Qu’à se manifester
Oh abîme de désolation
Peux-tu le garder quelque temps
Que je retrouve les miens ? »
L’abîme ne répondra pas
L’abîme ne répond jamais
Mais rien ne sortira
De son immensité fatale