L’aveugle n’était pas sourd
La jeune fille hurlante
Le conduisait bien dans la forêt
Ses cris faisaient bien fuir les tigres
Ils arrivèrent enfin aux tentes heureuses
Où les bambins dormaient sans crainte
Sur d’aimantes poitrines
Les tentes furent effrayées
Par les horribles cris
Que la jeune fille persistait à pousser
Un homme mûr en sortit effaré
Il choisissait avec soin ses flèches
Lui-aussi hurlait : « Attendez-vous à la mort ailée »
Le vieillard aveugle l’entendit
Il fit taire sa fille d’une gifle futile
Et dit : « Il n’y a qu’une seule loi
Elle s’impose à tous
Au boeuf comme au lion
Ce n’est que dans le calme
Qu’on peut en discuter »