Voir le 1/7/2016
1955 : L’année du bac
j’avais pris l’habitude de préparer l’année scolaire pendant les vacances d’été. C’est alors que j’ai découvert Spinoza. Ce fut un moment merveilleux.
Pendant l’année je me suis intéressé à Platon, Descartes, Bergson.
J’ai découvert la philosophie de l’histoire de Toynbee, sa règle du défi-riposte. J’ai alors décidé de consacrer ma recherche à la sociologie historique, ce que je disais être un terme moderne pour philosophie de l’histoire !
J’avais fait toute ma scolarité au lycée Carnot. A l’automne j’ai intégré la classe de Lettres Supérieures, soit l’hypokhagne, du lycée Louis-le -Grand. J’ai aussi adhéré au parti socialiste d’alors, la S.F.I.O., section française de l’internationale ouvrière.
Je voulais être le plus à gauche possible sans tomber dans le sectarisme du parti communiste. En 1956 j’ai publié mon premier et dernier article politique dans C.S.I., Correspondance Socialiste Internationale, la revue de Marceau Pivert, représentant éminent de la Gauche socialiste.
Malheureusement, dès février 1956, le gouvernement socialiste de Guy Mollet adoptait la ligne de la guerre en Algérie. J’ai refusé cette ligne. A dix-huit ans je me radicalisais. Je me dis parfois que j’aurais mieux fait de conserver mon choix réformiste de 1955.
J’étais de gauche parce que j’étais fils de pauvre et que je souhaitais qu’il n’y ait plus de pauvres.