En 1991 une mode fugitive proclama la fin de de l’histoire grâce à la disparition de l’Union Soviétique et de son empire. En 1971, dans « Pour l’Histoire », je disais craindre la fin de l’Histoire pour une raison inverse, la victoire définitive du capitalisme d’Etat dont l’Union soviétique me paraissait être une forme primitive, embryonnaire.
Je faisais du capitalisme d’Etat un mythe, un mythe répulsif. J’allais jusqu’à parler d' »anti-mythe » dans un imaginaire de science-fiction. A l’avenir ce mode de production me paraissait reposer sur l’opposition de deux classes: les technocrates et les techniciens.
Le capitalisme contemporain a choisi la voie déjà classique du capitalisme monopoliste d’Etat. La propriété privée des moyens de production reste fondamentale. Mais l’hégémonie des technocrates, qui règnent grâce leurs compétences, est également essentielle.
Le capitalisme d’Etat n’est plus à la mode à cause de son aspect « totalitaire », de ses limites à la liberté d’expression, de ses incompétences bureaucratiques, de ses gabegies, de ses impérities…