Nous aurons du mal à faire le tour de Confucius pour les raisons invoquées dans les deux articles précédents et d’autres, dont la confusion inévitable entre Confucius et confucianisme.
La fortune du confucianisme vient de ce qu’il symbolise la durée de la civilisation chinoise. Celle-ci est bien antérieure à l’unité impériale du III° siècle av. JC.. A leurs débuts ces empereurs ont favorisé l’école des « légistes », favorables au tout-Etat. Puis le confucianisme est revenu en force, parce qu’il contient une jolie dose d’idéalisme, parce qu’il ne s’oppose pas à l’Etat, parce qu’il favorise les élites lettrées.
Surtout le confucianisme est l’idéologie naturelle de la famille large et patriarcale à la chinoise, qui fait que les Chinois restent chinois en Chine et dans la diaspora.
Cette idéologie est diffuse. La plupart des Chinois sont confucéens sans le savoir.
Pour un Occidental d’aujourd’hui le respect des Anciens chez Confucius est pour le moins exagéré. Le père peut être un vieux con, voire un vieux salaud, il doit être respecté sans nuances.
Confucius ne peut être abordé comme nous le faisons pour Descartes ou Kant. Ce n’est pas à proprement parler un philosophe.
Il rabote les difficultés, pourtant considérables, voire essentielles. Tout se passe comme si son but était de laisser une idéologie apte à durer des millénaires, sans accroître les problèmes, faute de les résoudre.
Les familles chinoises durent et perdurent. Un élément représentatif et paradoxal : certaines vieilles Chinoises, qui sont parfois odieuses.
Confucius n’est ni misanthrope, ni philanthrope. Il sait que l’être humain est capable du pire comme du meilleur. L’instruction est nécessaire pour le meilleur.
Confucius était obligé de vendre ses services au plus offrant. Son réalisme vient en partie de cette situation concrète. Il est un exemple chinois et antique de bon sens allié au sens commun.
Etc… Et caetera…