La prohibition de l’inceste est la seule règle à ce point universelle dans le genre humain comme dans le règne animal. Elle empèche la dégénérescence due à la consanguinité.
Elle est très généralement appliquée alors que sa transgression est facile en apparence.
Mais les affects profonds suscités par la vie de famille excluent tout inceste.
On voit d’abord dans l’inceste l’interdit, le négatif. Mais le positif est que l’interdiction ouvre au monde entier de façon virtuelle. Il faut absolument sortir du cocon pour fonder une nouvelle famille.
On voit d’abord la fermeture, mais la prohibition libère une magnifique ouverture. Bienvenue au monde de la diversité !
Le mythe de « Roméo et Juliette », ainsi que ses multiples adaptations, témoigne à sa façon de l’amour dans la rencontre avec le monde extérieur.
Le sexe reste inconnu dans sa profondeur alors que c’est l’une des choses les plus répandues. Il est refoulé pour que les humains pensent à autre chose, qu’ils travaillent. N’oublions pas que la fumelle, la femelle humaine ne connait pas le rut, qu’elle est en principe toujours prête.
Pour que quelque chose d’humain existe, il faut que la sublimation nous évade du sexe simple, répétitif, vulgaire, pornographique. La sublimation travaille directement le sexe, le transformant en sentiment, en passion. Vive le fantasme !
Mais je ne parle pas de la folie. Je suis fou comme tout le monde, je suis con comme tout le monde, mais je ne parle pas de la folie ! pas plus que de la mort !
Le refoulement transforme le sexe en obsession, obsessif, obsessionnel; sujet à de multiples mauvaises plaisanteries. Le retour du refoulé coûte cher. C’est le prix à payer pour une liberté relative, qui peut retrouver le sexe métamorphosé dans l’art, la poésie. Tout est charnel. Rien ne se perd, tout se crée.