Vous cultivez de l’orge ou du blé N’importe
Vous pratiquez chaque opération au même moment
Les différences locales dans la récolte viennent
Du temps qu’il a fait ou de la terre
Les plus grands sages ont la même nature que nous
Le palais de la bouche est au début le même chez tous
Qui ne reconnait pas la beauté n’a pas d’yeux
L’esprit serait-il seul à échapper à cette universalité ?
L’esprit de l’homme accepte les principes de la raison
Comme son palais trouve agréable la chair des animaux
Qui se nourrissent d’herbe et de grain
Sur la Montagne aux Boeufs les arbres étaient beaux
Ils ont été coupés à la hache ou la cognée
Parce qu’ils étaient sur la limite d’une principauté
Dans les souches mutilées la sève circulait
Sous la pluie avec la rosée
Des bourgeons et des rejets ont poussé
Les boeufs et les moutons les ont mangés
La montagne est nue
Ce n’est pas un défaut de sa nature
Après une bonne nuit de repos,
Au calme, l’esprit témoigne des affections et aversions
Qui sont, à peu près, celles qu’un homme peut avoir
Les actions et les pensées de la journée
Etouffent souvent les bons sentiments
L’action réparatrice de la nuit ne suffit plus
L’homme dépourvu de raison ne diffère guère des animaux
Les sentiments vont et viennent
Si tu veux briller aux échecs applique-toi aux échecs
J’aime le poisson et les pattes d’ours
Si je ne peux avoir les deux à la fois
Je choisis la patte d’ours
J’aime la vie et la justice
Si je ne peux avoir les deux
Je choisis la justice