Vi 4

Une fine et cruelle belette
Se reposait sur un beau gazon
Quand un gland détaché par le vent
Tomba à plomb sur sa tête
Tremblant d’effroi la petite bête
S’enfuit à perdre haleine
Elle croise le regardant à peine
Un paisible rat des champs :
« Un énorme chêne là-bas
Vient de tomber sur moi sur nous »
Le rat ne s’embarrasse pas
Se met à courir illico
Non sans hurler à une bande de lapins
Que la forêt est devenue
Une armée qui marche vers eux
Un écureuil qui s’amusait par là
Comprit qu’il y avait une tremblement de terre
Mêlé à un formidable orage
Bref les animaux terrifiés
Virent la fin du monde dans la chute d’un gland
Les animaux qu’on appelle bêtes
Réagissent comme les humains
Sauf que ceux-ci y voient plus de malice
Et surtout moins de mérite
Plus de mal et moins de talent