Enfant déjà je ne suivais pas les voies communes
J’avais pour les montagnes un amour spontané
Je suis resté trop longtemps prisonnier
De la poussière du monde
Loin de la montagne refuge
Je suis de retour pour la vie des champs
J’ai semé des pois au versant du midi
L’herbe foisonne mais les pois sont farouches
Même de senteur ils sont méchants
Je m’en vais débroussailler dès l’aube
Ma houe sur l’épaule je reviens avec la lune
Au bord de l’étroit sentier l’herbe a poussé dru
La rosée mouille mes habits
Peu m’importe si mes rêves se réalisent
Il faut toujours que l’homme retourne au néant
Je me baigne les pieds dans le torrent
Il faut déjà que le jour se lève *
* T’ Ym 70