Tchouang-tseu et un copain jouaient aux dames. Le copain ouvrit la bouche :
« Si tu es si ordinaire, comment peux-tu être heureux ? »
« Je suis comme n’importe qui sauf que je n’éprouve pas des émotions comme la colère, la peur, la tristesse. Puisque je ne souffre pas, ni bien ni mal ne m’affectent »
« Comment peut-on ignorer la souffrance ? »
« Quand tu n’es plus attaché à tes préférences ou tes aversions, elles sont inoffensives. Tu suis la réalité avec simplicité, tu n’essaies pas de tout maîtriser »
» Si tu ne souffres pas du tout, es-tu encore humain ? »
« Suggères-tu que le bonheur est inhumain ? La souffrance, peut-elle exister en dehors de l’esprit ? »
« Ce n’est pas naturel d’être heureux tout le temps. La colère et la tristesse font partie de la vie. »
« Le naturel, c’est ce qui est spontané, ce qui est libre. Quand l’esprit est clair, ni colère ni tristesse ne surviennent. Si tu passais moins de temps à penser et davantage de temps à questionner ton esprit tu arrêterais de proférer des non-sens. Comment peux-tu lâcher prise sur ce qui n’est pas là, qui n’est même pas là pour le début ?