Tchouang-tseu et un ami
Se promenaient sur le pont
Enjambant la jolie rivière
Tchouang-tseu dit :
« Regarde les vairons
Qui nagent et bondissent
Tout leur saoul
Voilà ce qui rend les poissons heureux »
« Tu n’es pas un poisson
Comment peux-tu savoir
Ce qui rend les poissons heureux ? »
« Tu n’es pas moi
Comment sais-tu
Que je ne sais pas
Ce qui rend les poissons heureux ? »
« Je ne suis pas toi
Je ne sais pas ce que tu sais
D’un autre côté tu n’es pas un poisson
Tu ne peux pas savoir
Ce qui rend les poissons heureux »
« Revenons à la question initiale :
« Comment peux-tu savoir
Ce qui rend les poissons heureux ? »
Tu savais que je le savais
Je le sais parce que je suis
Au dessus de la rivière » *
* A un certain moment vient le temps du sophisme, voire du mensonge