Tu n’as gardé ta perfection qu’un moment
Tu ne guerroyes guère contre le temps
Je ne peux pas t’envoyer d’éloge
Le printemps et l’été durent trop peu de temps
Le temps dévorant dévore sa progéniture
Il n’est pas vrai que le ciel ne soit qu’un ornement
Ton miroir ne te persuade pas que tu sois vieux
Tu restes un acteur maladroit sur la scène
Mon oeil forge ta beauté
Tu ne te vantes pas de la faveur des astres
Tu es plus devoir qu’inspiration
Fatigué tu te hâtes vers ton lit
Tu ne te reposes pas vraiment
Tu pleures tout seul sur ta condition d’exclu
Ta pensée est douce et silencieuse
Ton sein s’enrichit de tous les coeurs
Si tu survis à ma mort brutale
Embrasse d’un visage d’or le matin