Le petit dieu d’amour allongé endormi
Avait posé à son côté sa torche inflammable pour les coeurs,
Pendant que beaucoup de nymphes qui avaient juré de garder une chaste vie
S’en vinrent trainer ; mais dans sa main de jeune fille
Le plus impartial ramassa ce feu
Que de nombreuses légions de coeurs sincères avaient réchauffé,
Et ainsi le général du chaud désir
Dormait à côté de la main désarmée d’une vierge.
La torche qu’elle avait trempée dans un puits voisin,
Qui du feu d’amour emprunta une chaleur perpétuelle,
Poussant un bain et un remède sain
Pour les individus malades ; mais moi, dans la sujétion à ma maitresse,
Je vins ici pour des soins ; et c’est ainsi que je prouve :
Le feu d’amour chauffe l’eau, l’eau ne refroidit pas l’amour.
* Ainsi se termine le cortège que d’aucuns ont cru interminable des « sonnets » de Shakespeare.