TT 81 Débuts d’Electre

L’air où la terre baigne est lumière
Je frappe ma poitrine qui saigne
A cette heure où la nuit et l’ombre finissent
Je pleure la mort d’un père
Tels des bûcherons qui abattent un chêne
Ma mère et son amant ont écrasé sa tête
Tant que je verrai la lumière du jour
Je ne cesserai pas de me plaindre et de pleurer
Pareille au rossignol privé de ses petits
Je suis un écho qui ne cesse jamais
O démon infernal O pouvoir maudit
Et vous divines Erinnyes
Vous voyez les morts injustement frappés
Ceux dont on vole le lit
Vengez-moi
Je suis seule je n’en puis plus
Mouillée de pleurs errante sans époux
Tout ce qu’on m’apprend devient mensonge
Mon deuil me consume
Je n’ai aucun ami
je suis une étrangère