Le printemps bouleverse les choses
Le désordre va croissant
Le jardin ne compte plus ses roses
J’ai posé un livre que je lis parfois
Au dessus de ma tristesse
Le grand arbre est un toit
Le soleil glisse sur le gazon pâli
Les diverses fleurs parfument
Le livre que je lis parfois
Un petit insecte vrombit
De l’intérieur noir d’un lys
Les mots du livre parfument
Les fleurs ce soir où je lis
Le ciel tremble soudain
Le livre est d’un philosophe reconnu
Les fleurs sont d’un petit jardin
Fleur trop mortelle
Face au front bleu du ciel
L’humain se renouvelle
Grâce au bien qui le tue un peu
Philosophe connu
Jures-tu de ton front las
Que l’humain se fortifie
Du mal dont il ne meurt pas ?
Quand je me décourage
Le mot que j’attends
Viendra-t-il d’une feuille blanche
Du vert feuillage ?
Une voix fine comme un fil me répond
Au dessus de ma tête :
« Personne d’un air suave
Ne met un futur sur le passé
La philosophie est trop grave
Les fleurs ne le sont pas assez »
L’araignée fée en robe grise
Aiguille des saisons
Descend par son fil d’ombre et de clarté
Nous apporter sa vérité :
« Le coeur se raconte
Sans regarder le fil
Sous tant de ciels déconcertants
Il est nécessaire de dilapider l’âme
Sans regarder le temps »
C’est l’espoir La pâle araignée
Remonte sur son fil transparent
Pour finir sa journée
Avec les étoiles du soir