A quel choix douloureux suis-je donc condamnée ?
Mon sort est-il affreux si je l’accepte
Ou bien sombre si je le refuse ?
J’ai vu sombrer les jours d’Hector par un char entraîné
J’ai vu le feu flamber sur ma peine et sur Troie
Par les cheveux traînée vers les vaisseaux des Grecs
On m’a emmenée esclave vers l’Epire
En ce lieu j’ai épousé le meurtrier d’Hector
Quel charme mes jours ! Où vont mes yeux ?
Vers mon présent destin ou vers mes jours passés ?
Il me restait la prunelle de mes yeux mon fils
Voici qu’on veut sa mort !
Mon unique espérance est son salut !
Ta main peut me tuer
Ta mère, mon enfant, sous la terre pour te sauver s’en va
Si tu fuis rappelle-toi le nom de ta mère et sa fin déplorable
Lorsque tu tiendras ton père entre tes bras
Dis-lui ce que j’ai fait
Nos enfants sont notre âme
Celui qui n’en a pas souffre moins
Mais son bonheur est triste