TT 128

Le coeur de Médée était obsédé par une pensée unique
Bien qu’elle chantât une plaisante musique…
Au delà de la foule de ses suivantes elle fixait la route…
Son coeur se brisait dans sa poitrine chaque fois qu’elle imaginait
Le bruit d’un pas ou celui du vent qui passe vite
Souriant il apparut …bondissant comme l’étoile au dessus de l’océan
L’étoile Sirius est belle resplendissante
Mais elle apporte souvent aux troupeaux des misères noires
Jason s’avançait Sa vue faisait naître de durs tourments dans le coeur de Médée
Il cessa de battre La nuit tomba sur ses yeux
Une chaleur une rougeur couvrit ses joues
Ses genoux ne pouvaient ni la faire avancer ni reculer
Ses pieds au sol étaient cloués
Toutes les servantes s’étaient écartées
Silencieux incapables de parler ils se trouvaient face face tous deux
Comme des chênes ou des pins de grande taille
Qui ont pris racine côte à côte calmes dans la montagne…
Le vent se lève soudain
Les arbres s’agitent et retentissent jusqu’au lointain
Ainsi tous deux allaient s’entretenir sous le souffle de l’amour
…..
Elle ne savait que dire pour commencer son discours
Elle désirait lui dire tout à la fois en même temps…
Elle aurait bien arraché du fond de ses entrailles
Toute son âme et elle la lui aurait donnée éperdue que Jason en acceptât le don
Un merveilleux éclat venait des cheveux blonds de Jason que l’amour faisait étinceler
Le rayonnement de ses yeux la ravissait
Au fond de sa poitrine son âme se fondait
Comme on voit se fondre la rosée sur les roses
Lorsque les rayons de l’aube réchauffent toute chose
Leurs yeux timides fixaient tantôt la terre
Tantôt ils se regardaient au contraire
Et doucement la joie riait sous leurs sourcils