Milon : Cher Bouvier pourquoi es-tu si mécontent ?
Tu ne fauches ni ne moissonnes aussi vite qu’avant
Tu trainailles
Comme une brebis perdue qui se pique à la broussaille
Que vaudras-tu si tu ne racles pas la terre ?…
Bouvier : Tu es plus dur qu’un caillou As-tu jamais ressenti le désir comme un fou ?
M : Est-ce l’affaire d’un ouvrier de vouloir une absente ?
B : N’as-tu donc jamais cessé de fermer les paupières par amour ?…
M : Quelle est la fille cause de ton malheur ?
B : C’est celle qui l’autre jour jouait de la flûte chez les moissonneurs…
Comme l’argent l’amour étourdi est sans yeux Ne vas pas faire l’orgueilleux…
« Muses chantez la frêle enfant
Ce que vous touchez est beau
Ma jolie on te dit de teint foncée
Sèche brûlée tu es la blonde de miel
Tressons les couronnes
La jacinthe et la violette
Le loup suit la chèvre qui aime l’herbe… »
M : Nous ne savions pas que le boeuf pouvait chanter ainsi
A moi maintenant …
« En battant sur l’aire évitez la sieste
Pour trier le foin c’est le moment
La moisson commence au chant de l’alouette…
Pour la grenouille c’est la bonne vie… »
Voilà la vraie chanson des gars qui font leur boulot au soleil
Toi, brave Bouvier, ton pauvre amour se meurt de faim
A son réveil raconte lui ce conte de bonne femme…