Prélude
Muse o ma muse raconte-moi la vie de l’homme aux mille tours dans son sac
Raconte-moi comment il vagabonda sans fin après avoir pillé la ville sainte de Troie
L’homme qui a vu et compris les cités de tant de peuples
L’homme qui a souffert tant d’angoisses à travers l’océan
Qui a durement lutté pour assurer non seulement la vie mais le retour de ses compagnons
Malgré toute sa bonne volonté il n’a pu les sauver car
Ils se sont perdus par manque de bon sens
Dans leur démence ils ont mangé les boeufs du soleil….
Télémaque pense à son père Ulysse et aux prétendants à sa mère :
Voilà tout leur souci … leur musique et le chant
Il vivent au foyer d’un autre ils s’empiffrent impunément
Ils mangent le pain d’un autre le pain d’un héros
Dont les os blanchissent ailleurs sous l’orage
Ou jonchent le sable
Ou sont roulés par une vague
Ah ! Si dans son Ithaque ils le voyaient rentrer
Ils échangeraient pour des pieds plus légers
Les plus lourds présents d’or mais aussi de vêtements
Mais hélas il est mort mon père ce héros
Accablé par le destin le plus pesant
J’ai perdu l’espoir qu’un homme un jour
Vienne m’annoncer son retour
Il n’y aura pas de retour pour Ulysse