Je n’aime pas porter secours à mes neveux
Ils me font pleurer
J’aime les animaux
L’autre jour je me suis blessé en jouant avec les enfants
Je suis resté dormir dans un champ
Les loups m’ont veillé toute la nuit
Tout au moins c’est que les enfants m’ont dit
Quand je suis seul dans la baraque et que j’écris
Des mésanges et des bouvreuils me rendent visite
Je ne compte pas les souriceaux
Il était jeune encore
Il a tout rasé sa moustache sa barbe ses cheveux
Il s’est fait moine de sa propre autorité
Depuis il se fraie un passage dans les herbes hautes
Il s’expose au vent aigre ou doux
Il habite dans une petite cabane toute en bois
Il dit qu’il regarde sur la montagne les cerisiers en fleurs
Il n’évite pas de se mêler à la foule
Mais il est bien meilleur
Aux passe-temps de la solitude
Dans ce monde que nous aimons tant
Parce que nous n’avons que lui
Prospérité et déclin sont aussi changeants que les nuages
Les formes les formes sont changeantes
Quatre-vingts ans sont passés comme un rêve
La pluie éparse sans mot dire tombe sur la hutte
Oisif dépenaillé je reste accoudé à la fenêtre silencieuse