Jeune j’ai quitté ma mère et mon père
Pour voyager en France et à l’étranger
Je n’ai jamais imaginé imiter le tigre
Je ne suis pas parvenu à imiter le chat
Désormais si des gens veulent me connaître un peu
Je leur réponds : « Je suis juste le même vieux Guy »
Sur un versant de la montagne
A l’ubac sous les arbres feuillus
Combien d’années sont passées ?
Le moment est venu de prendre congé
De prononcer des adieux sincères
Mes pensers se rabougrissent comme herbes d’été
Quand arrive la mauvaise saison
Je m’éloigne avec lenteur tel l’étoile du soir
La hutte est maintenant hors de ma vue
Le petit bois lui-même n’est plus visible
A chaque tournant à chaque virage
Sur ce long chemin
Je me retourne et je regarde
Du côté de la montagne
Je me répète Je me suis réfugié dans un petit ermitage
Enfant j’ai étudié la littérature je ne suis pas devenu un lettré
Jeune homme je me suis essayé à la politique
En définitive je ne sais plus rien et je n’ai rien à transmettre
Aucune lampe aucune allumette
Aujourd’hui je suis installé dans cette hutte
Gardien de mon propre temple
A moitié ruine minable à moitié édifice admirable